Définition de l'hypnose

L'hypnose... de nos jours encore elle intrigue. Une aura tissée de mystère, de crainte parfois, l'entoure depuis bien longtemps. Pourtant, "être en état d'hypnose" correspond à quelque chose de naturel : chacun a pu expérimenté des instants durant lesquels le temps semble s'être arrêté, tant il était absorbé par une activité ou la conduite, par exemple.

En thérapie, cet état est recherché et induit volontairement. Il permet en effet de mettre le conscient sur un mode de veille, et d'avoir ainsi accès à l'inconscient, disposant d'un potentiel insoupçonné.

L'Hypnose s'aligne sans conteste dans les thérapies d'avenir, car elle envisage chacun comme étant un être à la fois unique et relié au tout. Elle permet aux solutions existantes à l'intérieur de chacun de se mettre en place et respecte ainsi l'individualité et les besoins spécifiques de chacun. Le thérapeute sert uniquement à guider l'autre sur le chemin de la guérison. Son but est d'accompagner, en respectant le libre arbitre de chacun. 

L'hypnose est une pratique totalement différente du magnétisme. C'est un art s'apprenant, et n'a pas de rapport avec un "don", si ce n'est celui d'être à l'écoute de l'autre. Elle n'a rien à voir avec le sommeil, même si son nom vient de "hypnos" signifiant sommeil en grec. C'est James Braid qui l'a baptisée ainsi, car elle ressemblait au sommeil, bien qu'il regretta cette appellation par la suite.

Plus précisément, l'hypnose est un état modifié de conscience. Cet état permet l'accès à des ressources cachées, disponibles uniquement au niveau inconscient. Fait intéressant d'un point de vue scientifique : lorsque le cerveau d'une personne hypnotisée est passé au scanner, la zone de l'imagination est éteinte. Ce qui prouve bien que l'hypnose ne naît pas de l'imagination. 

Autres définitions et leurs sources :

Définition de la British Medical Association (1955) : un état passager d'attention modifiée chez le sujet, état qui peut être produit par une autre personne et dans lequel divers phénomènes peuvent apparaître spontanément, ou en réponse à des stimulis verbaux ou autres. Ces phénomènes comprennent un changement dans la conscience et la mémoire, une susceptibilité accrue à la suggestion et l'apparition chez le sujet de réponses et d'idées qui ne lui sont pas familières dans son état d'esprit habituel. En outre, des phénomènes comme l'anesthésie, la paralysie, la rigidité musculaire et des modifications vasomotrices, peuvent être, dans l'état hypnotique, produits et supprimés.

Définition de l'Encyclopédie médicale russe (1982) : Etat artificiel particulier de l'homme, produit par la suggestion, qui se distingue par une sélectivité particulière des réactions et se manifeste par une augmentation de la réceptivité à l'action psychologique de l'hypnotiseur et la diminution de la sensibitlié aux autres influences.

Définition de Chartok (1979): L'état hypnotique apparaît donc comme un état de conscience modifié, à la faveur duquel l'opérateur peut provoquer des distorsons au niveau de la volition, de la mémoire et des perceptions sensorielles - en l'occurence dans le traitement des informations algogènes (de la douleur).

Définition de Laurence et Perry (1988) : l'hypnose, comme Bernheim l'a dit, n'existe pas. Ce qui existe, c'est l'interaction entre un contexte donné et l'aptitude du sujet à ce contexte.

Ce qu'en dit Bernheim (1886) : la seule chose certaine, c'est qu'il existe chez les jujets hypnotisés ou impressionnables à la suggestion une aptitude particulière à transformer l'idée reçue en acte. A l'état normal, toute idée formulée est discutée par le cerveau qui ne l'accepte que sous bénéfice d'inventaire, perçue par les centres corticaux, l'impresssion se propage, pour ainsi dire, aux cellules des circonvolutions voisines. Leur activité propre est mise en jeu ; les diverses facultés dévolues à la substance grise de l'encéphale inverviennent ; l'impression est élaborée, contrôlée, analysée par un travail cérébral complexe qui aboutit à son acceptation ou à sa neutralisation ; l'organe psychique oppose, s'il y a lieu, son veto à l'injonction. Chez l'hypnotisé, au contraire, la transformation de l'idée en acte, sensation, mouvement ou image, se fait si vite, si activement, que le contrôle intellectuel n'a pas le temps de se produire ; quand l'organe psychique intervient, c'est un fait accompli qu'il enregistre souvent avec surprise, qu'il confirme par cela même qu'il en constate la réalité, et son intervention ne peut plus l'empêcher. Si je dis à l'hypnotisé : "Votre main reste fermée", le cerveau réalise l'idée, aussitôt que formulée. Du centre cortical où cette idée introduite par le nerf auditif est perçue, un réflexe se produit immédiatement vers le centre moteur correspondant aux origines centrales des nerfs fléchisseures de la main; la flexion en contracture est réalisée. Il y a donc exaltation de l'excitabilité réflexe idéomotrice qui fait la transformation inconsciente, à l'insu de la volonté, de l'idée en mouvement. Il en est de même si je dis à l'hypnotisé : "Vous sentez un chatouillement dans le nez". L'idée introduite par l'ouïe est réfléchie sur le centre de sensibilité olfactive où elle réveille l'image sensitive mémorielle du picotement nasal, telle que les impressions antérieures l'ont créée et laissée comme empreinte latente ; cette sensation mémorielle ainsi revivifiée peut être assez intense pour déterminer l'acte réflexe de l'éternuement. Il y a donc aussi exaltation de l'excitabilité réflexe idéosensitive ou idéosensorielle, qui fait la transformation inconsciente de l'idée en sensation ou image sensitive. Les images visuelles, acoustiques, gustatives, succèdent de mêne à l'idée suggérée. Le mécanisme de la suggestion, en général, peut donc se résumer dans la formule suivante :accroissement de l'excitabilité réflexe idéomotrice, idéosensitive, idéosensorielle.

Pour Weitzenoffer (1988) : les états de transe seraient un sous-groupe des EMC, les états hypnotiques  étant eux-mêmes un sous-groupe des états de transe.

Pour Godin (1991) : c'est un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l'intervention d'une autres personne, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant en relation avec l'accompagnateur. Ce "débranchement de la réaction d'orientation à la réalité exétrieure" , qui suppose un certain lâcher-prise, équivaut à une façon originale de fonctionner à laquelle on se réfère comme à un état. Ce mode de fonctionnement particulier fait apparaître des possibilités nouvelles : par exemple des possibilités supplémentaires d'action de l'esprit sur le corps, ou de travail psychologique à un niveau inconscient.